Cette fille avec un regard intense et perçant, d’une froideur à te réchauffer le sang. Elle dégageait un magnétisme tel que je ne pouvais la quitter du regard pour le laisser m’emporter dans cette étrange sensation d’ambiguïté apaisante. Étrangement, il m’est difficile de regarder une personne aux yeux clairs, elle, je le pouvais sans malaise, au contraire. J’avais l’impression d’être absorber par son être qui m’envolait je ne sais où et pourtant, je me sentais en sécurité. Son apparence et ce qui l’entourait n’avaient aucune importance car plus rien n’existait, justes ses ondes, ses vibrations, son âme si l’on y croit. Était-elle un être venu d’ailleurs ou juste trop humaine ? Le seul point de repère que j’avais noté, la Grèce. Elle avait publié une photo où elle se trouvait sur une plage en Grèce et dans mes souvenirs, elle était grecque. Lorsqu’on la voit, on est loin du cliché de la femme méditerranéenne. J’aimais bien ce contraste. Elle ne devait pas passer inaperçue dans les rues d’Athènes ou d’une autre ville du cœur de l’Europe. Et puis, même si elle semblait n’avoir aucune émotion, elle en regorgeait si l’on savait comment la regarder.
Elle est marrante cette anglaise. C’est à se demander si elle a compris le principe d’Instagram. Un compte où tu y publies tes photos et accessoirement, des stories pour y mettre ta com’ ou des trucs plus personnels. Avec elle, tout l’inverse ! J’adore ses photos avec ce soucis du détail sauf que si tu voulais les consulter plus tard, il fallait donc les enregistrer et comme je m’en sers régulièrement en layers, le bouton « download » est devenu un réflexe. Je la reconnais du premier coup car il n’y a qu’elle qui peut faire des photos comme ça. En apparence, on croirait qu’il n’y a rien d’intéressant et pourtant, il y a toujours un élément, parfois très subtile, qui donne tout le sens d’une de ses photos. Et de temps à autre ou lorsqu’elle y pense, une photo presque anodyne apparaissait sur compte. Plusieurs fois, à l’époque où les likes pleuvaient, je l’ai mentionnée dans les stories en précisant qu’elle publiait uniquement dans ses stories. Il fallait bien que quelqu’un se dévoue pour la mettre en avant, non ?
Je ne sais plus comment j’ai réalisé ça mais la fille au regard magnétique et l’anglaise « discrète » ne faisaient qu’une. C’est à dire qu’en commençant à suivre un compte, inconsciemment, j’ai créé une dualité or qu’il n’y en avait pas. Ces opposés étaient unis en harmonie pour une longue cérémonie, la vie. Le comble, je les ai toutes les deux citées. Il faut croire que je ne remarque jamais.
