Elle paraissait loin, ailleurs, détachée de tout, enfermée dans une bulle de pensées la faisant voler sans qu’elle quitte le sol s’il y en avait un, me laissant débiter sur un sujet qu’elle avait lancé et par moment, une question ou une pensée aérienne pour mieux me relancer dans mes analyses. Sans jamais vraiment m’écouter, je la regardais en tentant de percevoir ses émotions. Difficile à expliquer. Elle était là sans l’être, calme sans l’être et je savais que ça ne servirait à rien d’essayer de lui parler de ce monde dans lequel elle s’isolait.
C’est elle, je la ressens comme pour l’histoire du chat perdu. De plus en plus intense, je perçois une forme de tristesse et de mélancolie au présent, toujours loin et ailleurs, sans que je puisse y faire quoi que ce soit. L’intensité montait. Une tentative de connexion par un court message, elle ne répondra pas. Elle ne l’a pas fait. La laisser, c’est l’unique chose à faire en attendant qu’elle revienne.
Tendue, stressée, en colère envers elle-même. Elle avait l’air de lutter pour sortir de sa bulle. A-t-elle réussi ?
Comme elle ne veut pas en discuter, je reste dans l’hypothétique qui me plonge dans un monde de probabilités presque sans fin. Pourtant, elle me croit sinon elle ne serait pas là et des pièces de certains de ses puzzles semées par-ci par-là montrent qu’elle est consciente de cette connexion indéfinissable par l’homme et son ego sans égal car ignorant de ce qui l’entoure.
Elle est encore là, je la ressens.